Chaussures de foot

Quels crampons portaient les joueurs de l’équipe de France en 1998 ?

Publié le 25/03/2020 Mis à jour le 14/12/2020

Il y a 22 ans, le football français remportait sa première étoile de champion du Monde dans une liesse inoubliable. Mais il y a 22 ans, le marché des chaussures de foot etait bien différent. Pour s'en rendre compte, on se plonge dans les archives.

12 juillet 1998, la France toute entière a basculé dans l’ivresse. Porté par les 22 joueurs de l’équipe de France et son sélectionneur Aimé Jacquet, le peuple français s’est largement pris de passion pour le football à partir de ce moment-là. Outre le développement du sport le plus populaire du Monde sur les terrains de l’Hexagone, le sacre des coéquipiers de Didier Deschamps est aussi le point de départ d’une nouvelle ère en ce qui concerne les équipementiers et les contrats entre les joueurs et les marques. Alors que de nombreuses chaines rediffusent les matchs de légende, on s’intéresse de notre côté aux chaussures qui étaient portées par les Bleus en 1998.

« Des discussions claire entre gens de bonne intelligence »

Si l’on regarde les dernières sélections de l’équipe de France et les marques de crampons présentes, on se rend compte que Nike, adidas et Puma dominent le marché des chaussures de foot. Un constat relativement classique de nos jours puisque les trois manufacturiers sont les acteurs majeurs d’un marché de la chaussure de foot qui pèse des milliards d’Euros chaque année. Pourtant, il y a 22 ans, les choses étaient relativement différentes et les pratiques entre les joueurs et les marques à des années lumières de ce qui se passe de nos jours. Si l’on se penche sur les chaussures des 22 joueurs présents lors de la Coupe du Monde 1998, on découvre un phénomène rare voir même impossible aujourd’hui, une présence d’adidas à 100% et seulement trois modèles différents.

Les crampons des Bleus en 1998

Qui portait la adidas Predator Accelerator ? 

Largement mise en avant par Zinedine Zidane durant la compétition et encore plus pendant la finale, la Predator Accelerator a marqué toute une génération entre 1998 et 2000. Mais outre le numéro 10 tricolore, six autres joueurs avaient opté pour cette paire.

Les joueurs : Zinedine Zidane, Didier Deschamps, Christian Karembeu, Marcel Desailly, Robert Pirès, David Trezeguet, Laurent Blanc

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Qui portait la adidas Copa Mundial ? 

L’historique et iconique Copa Mundial d’adidas est bien évidemment au coeur des vestiaires de l’équipe de France. Paire de crampons emblématique de l’avant ère du marketing, la Copa Mundial se distinguait par cette allure classique, son cuir noir et ses trois bandes blanches emblématiques. Une paire qui était aux pieds de pas moins de sept joueurs en 1998. Si Youri Djorkaeff, Christophe Dugarry, Bernard Dimoède et Thierry Henry la portaient dans sa version classique avec des crampons moulées, Emmanuel Petit, Lilian Thuram et Franck Leboeuf portaient le modèle dans une version hybride avec des crampons moulés et vissés. Il faut en revanche noter que Thierry Henry a débuté la compétition avec la Predator Accelerator aux pieds avant d’opter finalement pour la Copa Mundial.

Les joueurs : Youri Djorkaeff, Christophe Dugarry, Bernard Dimoède, Thierry Henry, Emmanuel Petit, Lilian Thuram, Franck Leboeuf

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Qui portait la adidas World Cup ? 

Outre la Copa Mundial, adidas possédait également une version vissée qui reprenait les mêmes éléments hormis la plaque qui était alors composée de seulement 6 crampons (4 à l’avant, 2 à l’arrière). Un modèle également plébiscité en 1998 avec huit ambassadeurs.

Les joueurs : Fabien Barthez, Lionel Charbonnier, Patrick Vieira, Stéphane Guivarc’h, Bixente Lizarazu, Alain Boghossian, Vincent Candela, Bernard Lama.

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Une marque en club, une autre en sélection ?

Didier Deschamps avec une paire d’adidas Accelerator ? Durant la Coupe du Monde 1998, cette scène n’a probablement pas choqué grand monde puisque l’importance accordée aux chaussures et aux contrats n’était pas au même niveau qu’aujourd’hui et les médias qui traitaient de ce sujet (comme nous aujourd’hui) étaient bien rares. Pourtant, les plus passionnés de foot se rappelleront peut-être qu’avec son club de la Juventus et durant l’année 1998 (que ce soit avant ou même après la Coupe du Monde), Didier Deschamps n’évoluait pas avec la Accelerator mais bel et bien avec la Puma King ! De son côté, Lilian Thuram qui jouait à Parme en 98 évoluait avec une paire de Nike en club et une adidas Copa en équipe de France. Bien évidemment, cela ne résume pas seulement à l’Italie puisque Patrick Vieira se retrouvait dans le même cas avec Arsenal, et la liste est encore longue, Dugarry, Pirès, etc…

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Mais alors, comment adidas a pu devenir l’équipementier numéro 1 aux pieds des joueurs de l’équipe de France durant la Coupe du Monde 1998 ? Dans un article de Libération daté du 10 mars 1997, le journaliste Rémy Fiere évoque « des internationaux qui hésitent à doubler le sponsor officiel » . Citant notamment l’ancien intendant de l’équipe de France Henri Émile qui évoquait « un partenariat de confiance et de fidélité, même dans les moments difficiles, quand l’équipe de France ne participait pas à des phases finales de Coupe du Monde » tandis que Gilles Bocq, qui représentait adidas au sein de l’équipe de France, parlait de «discussion claire entre gens de bonne intelligence» , le journaliste mettait le doigt sur des échanges de bons procédés entre la marque allemande et la Fédération Française de Football qu’elle équipait depuis 1972.

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D’ailleurs, les plus anciens se rappelleront forcément des chaussures que Michel Platini portait à la Juventus. Pour les plus jeunes, il s’agissait de la marque Patrick, alors l’une des plus réputées et présentes aux pieds de joueurs haut niveau. Pourtant, déjà à cette époque, Platini rechaussait des adidas lors de chaque rassemblement avec l’équipe de France. À la fin des années 90, le journaliste affirmait même que « La France reste aujourd’hui, avec l’Allemagne, le seul pays européen où les contrats signés entre les clubs, ou l’équipe nationale, et les marques sont globaux et n’autorisent donc pas les joueurs à utiliser d’autres chaussures que celles fournies par l’équipementier choisi » . Qui oserait aujourd’hui demander à Antoine Griezmann de laisser de côté ses Puma pour porter du Nike …

Crédits photos : (Deschamps : FoxSports.it)

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