Dominique Gathier, ce nom ne vous parle peut-être pas. Pourtant, si jamais vous portez des crampons de la marque PUMA, c’est en partie grâce à lui. « Head of Product Line Management Footwear Teamsport », responsable produit chez PUMA Football pour faire plus simple, Dominique Gathier est l’un de ces hommes derrière la conception des crampons de la marque au félin bondissant. Alors que la nouvelle Ultra 1.3 a été dévoilée tout comme le fit féminin désormais dans sa gamme, nous avons eu l’occasion de discuter pendant de longues minutes avec ce responsable de l’équipementier allemand. Une bonne façon d’en savoir toujours plus.
La première question sera simple, pourquoi avoir imaginé un fit féminin sur la PUMA Ultra ?
Pour répondre à ça, je vais partir d’un peu plus loin. Quand on travaille, notamment sur la création de produits, on est très proche du terrain, on tente toujours d’être à l’écoute des joueurs et des joueuses et quand on se rapproche du terrain et que l’on fait vraiment des évaluations du fit, du chausson et des chaussures de manière générale, eh bien on se rend compte qu’il y avait cette demande ou plutôt ce besoin d’avoir un un chaussant encore plus adapté au pied féminin. Et c’est tout simplement ça qui a été à l’origine de créer la Ultra avec un fit spécifique.
Est-ce que des joueuses comme comme Eugénie le Sommer étaient aussi en demande d’un tel fit ?
L’ambition d’une marque comme PUMA, c’est aussi de regarder vers l’avant et donc pas forcément d’attendre que les joueuses soient demandeuses puisqu’elles étaient déjà très satisfaites du produit qu’on leur donnait auparavant. Mais de notre côté, en terme d’ingénierie et de développement, on s’est rendu compte que quand vous pouvez faire encore mieux, et notamment dans une époque où le foot devient tellement pointu, il faut sauter sur l’occasion et ne pas attendre.
Justement, quelles sont les différences qui existent sur ce fit féminin ?
Les différences se font notamment au niveau du volume et donc principalement sur l’avant du pied, sur la zone des orteils et sur le coup de pied. Le pied féminin a moins de volume que le pied moyen masculin. Sur une chaussure unisexe, il y a donc un peu trop de volume pour la plupart des pieds féminins et c’est donc cela que l’on a adapté en priorité sur ce nouveau fit féminin. Et les retours des joueuses sont unanimes. Quand elles sont passées sur la version féminine, elles ont eu un véritable effet « waouh » et ont directement compris que ça allait réellement changer quelque chose et faire des différences.
Est-ce que le fit féminin va devenir une marque de fabrique pour PUMA ?
Chez PUMA, la perspective que l’on a, c’est de permettre à tous ceux et toutes celles qui veulent jouer au foot de le faire dans les meilleures conditions. Donc partant de ce principe là, c’est un investissement que l’on fait sur le moyen voire le long terme de dire que l’on accompagne le mouvement du foot féminin qui se développe vraiment en terme de participantes, en terme d’intensité et en terme de ferveur. Donc à notre niveau, on accompagne, on aide, on pousse ce mouvement vers l’avant en offrant cette chaussure ou plutôt ces chaussures parce qu’on a aussi une version milieu de gamme avec un fit féminin et c’est quelque chose qu’on va regarder à développer aussi à l’avenir. On sait qu’il n’y a pas que des joueuses qui s’achètent des chaussures haut de gamme donc il fallait un niveau de prix un peu plus abordable et on s’est donc attaché à offrir une paire à la pratiquante qui achète des produits en dessous de 100€ et qui souhaite avoir une chaussure qui soit vraiment parfaite en terme de chausson.
« De notre côté, le travail qui a été fait sur la Ultra 1.3 on le considère actuellement comme le compromis parfait entre une chaussure super légère mais qui donne le maintien nécessaire et qui a un chaussant parfait. »
Est-ce déjà dans les plans de développer un fit féminin sur la Future Z ?
C’est effectivement quelque chose que l’on peut imaginer puisqu’on souhaite se rapprocher de la participante de tous les côtés. Comme je disais, la différence vient vraiment du volume et pas forcément de la largeur, ça peut être un raccourci que l’on fait trop souvent. Donc dans une Future Z qui est un peu plus large qu’une Ultra, il reste quand même cette différence de volume et quelque chose devrait donc bien évidemment arriver du côté de la Future Z prochainement. On s’est attardé sur la Ultra cet été car la paire unisexe a été modifiée et c’était donc le bon moment pour cela. Mine de rien, c’est une petite révolution dans l’industrie du foot, c’est un vrai investissement que l’on prend de notre côté et le lancement sur la Ultra dans un premier temps permet de tirer des enseignements et de les appliquer en rotation sur les autres silos de la gamme au fur et à mesure.
Est ce qu’un homme pourrait jouer avec un fit féminin ? Et est-ce que cela se verrait sur un terrain ?
Si on prend les chaussures de gamme, la seule différence que l’on verrait vraiment entre un fit unisexe et un fit féminin, c’est qu’il y a une petite différence de coloris sur l’arrière de la chaussure sur la paire femme. Mais en terme de fit, dans les silhouettes si les chaussures ne sont pas portées, on aperçoit une différence. Mais l’intérêt d’un tel modèle, c’est vraiment dans le ressenti, quand on rentre dans la chaussure on observe une réelle différence. Mais pour répondre à la question, de la même manière qu’une joueuse jouait et pourra encore jouer avec le modèle unisexe, un homme avec un pied fin, mais aussi avec le volume spécifique pourrait parfaitement utiliser une telle paire. Car une chose est importante, c’est que les modèles sont exactement les mêmes d’un point de vue technologie. Que ce soit sur le fit féminin ou unisexe, on retrouve la tige en MaxtryEVO et les autres caractéristiques de la paire. La différence est donc vraiment ce changement de chausson entre les deux.
D’un point de vue plus global, la nouvelle Ultra 1.3 est arrivée sur le marché avec une nouvelle technologie SpeedCage qui repousse encore les frontières de la légèreté. Jusqu’où peut-on aller ?
C’est difficile à dire. C’est comme comme tout, les technologies évoluent, les visions évoluent, les pratiques aussi d’une certaine manière évoluent donc c’est vraiment difficile de dire où est ce qu’on veut aller de notre côté. Ce qui est sûr, c’est qu’on a vraiment identifié là légèreté, car c’est un point essentiel pour être rapide sur un terrain. Le moins de poids qu’un joueur a à porter est important. Mais cela dit, il y a d’autres facteurs sur la vitesse qui jouent un rôle énorme. Le maintien, la capacité à transmettre l’énergie musculaire au sol et en en force pour pour se déplacer vers l’avant. Et donc c’est vraiment le tout qu’il faut considérer. Parce que oui, plus léger, on pourrait aller encore plus léger, mais est ce que ça demanderait quelques compromis, peut être. De notre côté, le travail qui a été fait sur la Ultra 1.3 on le considère actuellement comme le compromis parfait entre une chaussure super légère mais qui donne le maintien nécessaire et qui a un chaussant parfait.
« Bien sûr, la séduction se fait avec la paire portée par le top joueur mais après, la fidélité va se faire avec le modèle milieu de gamme. Si le gars est content de sa petite paire à 80€ sur une saison, il reviendra forcément. »
Est-ce que l’arrivée de Neymar chez PUMA change quelque chose dans la façon de concevoir les produits, dans l’implication ?
Non ça ne change pas forcément quelque chose, c’est juste que c’est génial et que c’est hyper excitant. Mais sur sur la manière de travailler, non parce qu’on a déjà travaillé dans le passé avec de grands joueurs. Ceux qui étaient avec nous avant ou qui le sont depuis un moment, ce sont également des joueurs exceptionnels qui ont eux aussi des demandes au plus haut niveau. Travailler avec Olivier (Giroud) ou Antoine (Griezmann) c’est tout aussi excitant que de travailler avec avec Neymar ou Kingsley Coman, donc non il n’y a pas forcément de changement de ce côté là. C’est juste que c’est ça nous fait entrer dans une vraie nouvelle dimension qui est géniale mais la base du travail, c’est d’être au plus proche des joueurs. Encore une fois, on est clairement au service des joueurs. Ils mettent tellement d’efforts à perfectionner leur jeu, perfectionner leur condition que pour nous l’objectif, c’est de les aider à amener ce petit pourcentage en plus pour faire la différence sur le terrain. Donc c’est vraiment ce travail d’accompagnement, d’être à l’écoute et aussi de proposer comme comme on l’a vu sur le pied féminin, c’est aussi de dire voilà avec les recherches que l’on fait, l’innovation que l’on peut amener, comment est-ce qu’on peut avec nos joueurs amener le foot encore plus haut.
Si Neymar et les autres ambassadeurs de la marque sont bien évidemment la face visible, un axe de développement important c’est bien évidemment le football et le footballeur amateur. Quel est l’importance des modèles milieu de gamme et quels sont les retours ?
On était assez confiant sur la qualité des produits et ce qui nous rassure c’est que les retours sont très bons. Ça aussi, c’est un écho de ce qu’est notre travail au quotidien. Forcément, c’est super excitant de travailler sur les chaussures haut de gamme qui sont portées par les joueurs sur le terrain et de les voir sur les terrains mais les retours des joueurs amateurs c’est quelque chose qui est phénoménal pour nous. On est tous encore dans la majorité pratiquant et on est tous sur le terrain. On voit ce qui se passe et on sait parfaitement que quand tu es pratiquant, tu achètes souvent une chaussure en milieu de gamme. Eh bien, cette paire aussi se doit d’avoir un bon chausson et un bon toucher de balle. Bien sûr, la séduction se fait avec la paire portée par le top joueur mais après, la fidélité va se faire avec le modèle milieu de gamme. Si le gars est content de sa petite paire à 80€ sur une saison, il reviendra forcément.
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