Depuis quelques semaines, les joueurs sont presque tous en vacances et se reposent en attendant la reprise de la saison 2022-2023. Les clubs, eux, continuent de vivre et d’autres acteurs vont avoir du travail en amont de la saison. Au sein du staff, le métier d’intendant est un poste à part. Il possède une place de plus en plus influente avec l’intérêt et l’importance actuelle sur les sujets des équipements.
Pour le site officiel de la Ligue 1, Jérôme Renaud, l’intendant de l’OL s’est confié sur les petites habitudes des joueurs, sur sa façon de préparer les vestiaires mais aussi sur le rapport des joueurs avec les maillots et sur l’ensemble des coulisses de son métier. Une belle façon d’en savoir plus.
5000 maillots pour une saison !
Gérer l’ensemble des équipements pour faire en sorte que les joueurs soient dans des conditions optimales pour se concentrer sur la performance. Voilà comment on pourrait résumer le métier d’un intendant aujourd’hui. Derrière cela, outre le fait d’avoir une parfaite organisation, c’est aussi et surtout une charge de travail énorme qui est au cœur du métier d’intendant d’un club pro.
« Au total, ça fait environ 70 jeux de maillots par match »
Avant d’apparaître sur les terrains, les maillots de l’ensemble des joueurs arrivent en effet vierge de tout marquage au sein des clubs. Ce n’est que durant la trêve estivale que les tenues sont entièrement floquées. À l’OL, c’est même une société externe qui s’occupe de cette lourde partie. Ne reste ensuite plus qu’à s’occuper des badges, des numéros et des noms. Un travail qui demandera peut-être encore plus d’organisation avec le changement de règlement et l’autorisation des numéros jusqu’à 99 à partir de 2022-2023.
Au total, ce sont près de 5 000 maillots qui sont commandés chaque saison chez les Gones. « On prévoit de jouer tous nos matchs de la saison, en allant le plus loin possible dans chaque compétition, en maillot domicile. Et ensuite, il y a les maillots extérieurs et thirds« , explique Jérôme Renaud.
« On emmène trois jeux de maillots par joueur de champ : un pour chaque mi-temps et un de secours. Pour les gardiens, on emmène des jeux de maillots de trois couleurs différentes, soit 9 jeux de maillots par gardien. On emmène aussi quelques maillots vierges au cas où », poursuit-il. Pour un seul match, ce sont donc près de 70 jeux de maillots qui sont emmenés dans les valises et qui sont prêt à répondre à n’importe quelle demande.
Des règles strictes pour les maillots portés
Responsables des équipements, les intendants sont donc les garants des maillots des joueurs. Ils sont aussi là pour faire respecter quelques règles mises en place en début de saison, notamment au sujet des maillots portés que les footballeurs souhaiteraient offrir.
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Par exemple, du côté de l’OL, ce sont les performances qui donnent le tempo sur le nombre de maillots que chaque joueur pourra avoir. « Quand on est sur le podium, les joueurs peuvent garder les deux maillots portés pendant le match. Si on n’est pas sur le podium mais qu’on fait un gros résultat, c’est normal qu’il y ait une récompense. Dans les autres cas, on essaie de garder les maillots ou on les facture aux joueurs car on sait qu’ils sont très sollicités pour les offrir. C’est le deal« .
Avec une saison 2021-2022 compliquée en championnat, il n’est donc pas sûr que les joueurs ont eu accès à de nombreux maillots en fin de match …
Le rituel des chaussures de Benzema
Si le métier d’intendant est donc proche d’un rôle de responsable logistique, c’est aussi un poste où les relations humaines avec les joueurs sont importantes. Quand un joueur oubli ses crampons à l’occasion d’un 8ème de finale retour de la Ligue des Champions à Manchester, c’est bien l’intendant qui doit trouver une solution « Quand on s’en est rendu compte, on a fait 2-3 magasins dans les alentours et on a eu la chance de trouver une boutique de l’équipementier du joueur. On a réussi à trouver la version replica de sa paire de chaussures mais ça a fait l’affaire, personne n’a rien vu ! » se souvient Jérôme Renaud.
Dans le même genre, l’intendant d’un club pro doit également jongler entre les petites habitudes et superstitions de chacun. Si Jérôme Renaud concède que la jeune génération est beaucoup moins superstitieuse que par le passé, ses 16 années au sein de l’Olympique Lyonnais lui ont offert quelques souvenirs mémorables comme avec les chaussures de Karim Benzema ou de Bafétimbi Gomis. « Ils voulaient que personne d’autre que moi ne touche leurs chaussures. Celles de Karim, il fallait même que je les garde avec moi ! » explique cet homme de l’ombre qui suit les matchs sur le banc de touche avant de poursuivre. « À une période, il fallait aussi qu’on mette les chaussures de Moussa Dembélé de côté, qu’on ne les mélange pas avec les autres, qu’on les installe à la dernière minute. Mais le premier à faire ça, c’était Karim.«
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