Sortie en août dernier, l’Hypervenom Phantom II Tech Craft mélangeait pour la première fois cuir et Flyknit. Nous avons eu le plaisir de tester la paire, notamment portée par Edinson Cavani, pendant plus d’un mois. Notre verdict.
Tout ce qui est hybride demeure tendance. Voici l’une des raisons principales pour lesquelles nous voulions tester à tout prix un modèle du pack Tech Craft de Nike. Dernière arrivée dans la collection, nous avons naturellement jeté notre dévolu sur l’Hypervenom II Phantom (avec le col Dynamic Fit). Une paire adorée des attaquants comme Cavani ou encore Lewandowski mais également des manieurs de ballon comme Thiago Alcantara, Ross Barkley ou encore Geoffrey Kondogbia.
Confort
En mélangeant le Flyknit, cette tige ultra fine qui colle à la peau, avec du cuir de kangourou, Nike a souhaité répondre à un double problème : comment assurer un confort exceptionnel tout en protégeant le pied. Pour ce faire, elle a donc procédé en deux étapes avec la pose de la tige Flyknit sur le Dynamic Fit (le col de la chaussure) et sur le cou-de-pied puis l’ajout du cuir de kangourou sur toute la partie avant de la paire. Le résultat est probant puisque l’on obtient le meilleur des deux mondes avec le confort inégalable d’un cuir souple, d’un côté, et l’agréable sensation procurée par la fine couche de la technologie FlyKnit, de l’autre. Contrairement à la Mercurial Superfly, la chaussure serre le pied sans donner l’effet qu’elle le comprime. L’équilibre a donc été trouvé à ce niveau-là car on se situe pile-poil entre la Magista Obra et la Superfly. La semelle intérieure moulée demeure confortable et procure un bon amorti contre les impacts au sol. La plaque extérieure est quant à elle composée en Nylon et en Pebax pour stabiliser le pied tandis que les crampons coniques sont en TPU (version FG) pour permettre d’évoluer sur des pelouses naturelles sèches ou sur gazon artificielle. Toutefois, on recommande vivement la paire sur de la pelouse naturelle sèche car le confort n’est vraiment pas optimal sur de la pelouse synthétique, surtout quand celle-ci est issue de la première génération ou alors d’opter pour une version turf qui, pour le coup, serait moins sophistiquée.
Esthétique
La sobriété du cuir noir contrastée avec l’exubérance du total orange donne un aspect inédit à cette paire. C’est original, c’est beau, c’est donc réussi. Beaucoup apprécieront ce swoosh à l’avant avec contour orange sur du fond noir et son pendant entièrement noir sur un fond orange à l’arrière. Les coutures du cuir à l’avant associés aux câbles Flywire sur le côté sont également du plus bel effet. A noter que la silhouette de la seconde Hypervenom est également plus racée que celle de la Mercurial Superfly ou la Magista Obra. Attendez-vous donc à recevoir des éloges de la part de vos coéquipiers si vous vous la procurez.
Poids
C’est un argument commercial qui a la cote en ce moment. Dans la course à la légèreté, l’Hypervenom Phantom II Tech Craft n’est pas larguée mais elle ne figure pas parmi le peloton de tête. Sur la balance, la paire affiche un poids de 223 grammes. C’est donc loin d’être lourd mais la concurrence fait mieux. Les grammes affichés par cette nouvelle Hypervenom Phantom II s’expliquent aussi par l’ajout du cuir sur l’empeigne mais concrètement, la paire procure une sensation de légèreté une fois qu’on la porte aux pieds.
Maniabilité
Le point fort de cette Hypervenom II Phantom Tech Craft demeure très certainement sa maniabilité. Le toucher de balle apporté par le cuir est de haut niveau. En fait, cette paire est presque une fusion de la Tiempo et de la Magista Obra au niveau du toucher de balle. D’ailleurs, vous remarquerez que les lacets ont été légèrement transposés sur le côté pour fournir une plus grande surface de contact avec la balle. C’est peut-être l’effet placebo mais en jouant avec, tous les contrôles collaient au pied et les relances furent d’une précision chirurgicale et même par temps de pluie. Ceci est peut-être dû au système ACC « qui permet des performances optimales dans toutes les conditions climatiques », comme l’explique la firme américaine. Le seul point négatif, c’est le Dynamic Fit qui ne serre pas assez la cheville. On a pourtant pris la bonne pointure, c’est juste que le col s’avère être un peu plus large que sur la Magista ou sur la Mercurial. Du coup, on se sent moins stable et moins en sécurité. C’est peut-être un cas isolé donc pensez à bien tester la paire en magasin avant de l’acheter.
Solidité
On en a parlé précédemment mais la couche en cuir a été principalement ajoutée pour répondre aux problèmes de durabilité du Flyknit pointés du doigt par certains consommateurs. Le cuir de kangourou est certes souple mais il est également solide. Pas de problèmes rencontrés durant ce long mois d’essai. Pour être honnête, on a eu le chance d’esquiver les coups de crampons sur la tige mais la chaussure n’a montré aucun signe d’usure. De quoi satisfaire ou rassurer les plus sceptiques. Pour l’entretien, le cuir va également vous simplifier la vie puisqu’il est plus aisé de nettoyer ce matériau que le Flyknit.
Nos impressions
Très attendue, cette chaussure hybride pensée par Nike ne nous a pas déçu. Les sensations balle aux pieds furent vraiment excellentes tandis que le cuir apporte vraiment ce petit plus qu’il manquait aux derniers silos minimalistes de la marque au swoosh. Les défauts ? Le Dynamic Fit un peu trop large pour les pieds fins et surtout son prix exorbitant (300 euros). En vaut-elle vraiment le coup ? Difficile de répondre à cette question car la paire est indéniablement performante mais cela ne peut justifier un tel prix. La paire est destinée aux joueurs techniques et rapides évoluant à un bon niveau et ayant la chance de pouvoir jouer sur des belles pelouses naturelles sèches. Si vous ne répondez pas à ces critères, vous pouvez passer votre chemin ou vous rabattre sur les versions Phatal et Phelon, plus abordables et destinées à un panel de joueurs plus large.
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