Depuis plusieurs années maintenant, Gazprom est l’un des partenaires principaux de l’UEFA Champions League. Un partenariat bien évidemment majeur pour l’instance européenne mais également pour la société russe connue pour l’extraction, le traitement et le transport de gaz naturel dans le Monde. Outre sa visibilité sur les terrains de toute l’Europe durant les rencontres de Ligue des Champions, Gazprom est également au coeur d’un programme social initié en 2013 et à destination des enfants. Depuis 7 ans, Football for Friendship (F4F ou « Football pour l’amitié ») a rassemblé plus de 6000 enfants qui démontrent tous ensemble que la nationalité, le sexe ou encore les capacités physiques ne sont aucunement des barrières à la constitution d’une équipe. L’an dernier, en marge de la finale de la Ligue des Champions, la Coupe du Monde de l’amitié avait notamment eu lieu grâce à des équipes ou le mot « diversité » prenait tout son sens.
Crise sanitaire mondiale oblige, l’édition 2020 ne se déroule pas en physique mais a réussi à se réinventer dans un format digital et grâce à la présence de nombreux sportifs en tout genre (Robert Pires, Roberto Carlos, Mélody Donchet, etc…). Via l’émission Stadium Is Where I Am (le stade est où je suis), F4F propose un contenu multimédia à destination des enfants. Grâce à la participation de nombreux freestylers impliqués dans ce programme, les enfants peuvent apprendre des gestes du football de façon ludique et aux quatre coins du Monde. D’une façon différente, F4F va ainsi à la rencontre des jeunes du Monde entier.
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C’est justement dans le cadre du programme Football for Friendship que nous avons eu l’opportunité de nous entretenir avec deux des meilleurs freestylers du Monde et invités de Stadium Is Where I Am : le Russe Anton Pavlinov, double champion du monde de freestyle et la française Mélody Donchet qui vient tout juste de conquérir un nouveau titre de championne du Monde. Outre la passion de ces deux athlètes pour ce sport qui nécessite des qualités physiques et techniques hors du commun, nous avons voulu en savoir plus sur le rapport aux équipements de ces deux sportifs. Que ce soit au niveau des chaussures ou du ballon, les deux freestylers nous en disent un peu plus sur cette discipline.
« Le freestyle est un sport libre, tu t’entraînes ou tu veux et quand tu veux, tu n’as aucune obligation et à la différence du football traditionnel, j’aime cette liberté ». Mélody Donchet
Qu’est-ce qui vous a motivé à devenir freestyler ?
Mélody Donchet : Je suis une ancienne footballeuse, j’ai commencé le football à l’âge de 4 ans, j’avais un avenir professionnel mais j’ai arrêté à 18 ans suite à une sévère blessure au genou. С’est pendant ma convalescence que j’ai découvert le freestyle football. Au début, c’était un passe temps en attendant de pouvoir rejouer au foot. Ce qui m’a motivé à devenir une freestyleuse c’est tout d’abord mon amour pour le ballon rond. Puis plus je progressais, plus j’aimais ça. Le freestyle est un sport ou tu dois te surpasser à chaque entraînement, ou chaque jour tu as envie d’être meilleur. Ce qui m’a aussi motivé, c’est que le freestyle est un sport libre, tu t’entraînes ou tu veux et quand tu veux, tu n’as aucune obligation et à la différence du football traditionnel, j’aime cette liberté.
Anton Pavlinov : Très probablement, le désir de faire de belles figures spectaculaires. J’ai toujours aimé les beaux matchs de football, j’ai toujours essayé de faire des figures pendant les matchs. Plus tard, j’ai découvert qu’il existe un sport distinct appelé freestyle, qui me convient parfaitement. Individualité, caractère unique, attrait visuel et créativité.
Pensez-vous que l’équipement pour le freestyle est important ?
Mélody Donchet : Pour moi, l’équipement pour le freestyle est très important. C’est essentiel de se sentir à l’aise quand on pratique ce sport. Étant professionnelle depuis plus de 10 ans, je m’adapte à tout mais j’aime me sentir bien à l’entraînement. Pour ma part, je m’entraîne souvent en short, j’utilise un ballon de football officiel traditionnel et des baskets légères avec la semelle plate. Pourquoi ? tout simplement parce que c’est l’équipement avec lequel je me sens le plus à l’aise, qui est adapté à mon style de freestyle. Mais chaque freestyler est libre de choisir son équipement, l’important est de se sentir bien dans ses baskets. Une fois que tu as trouvé ta tenue et ton ballon idéal, tu peux commencer sérieusement tes entraînements !
Anton Pavlinov : Sincèrement, le football freestyle n’est pas exigeant pour cela. Si vous regardez le nombre de choses dont vous avez besoin, ce ne sont que des vêtements confortables et un ballon – c’est tout. Lorsque vous commencez tout juste à faire du freestyle, vous pouvez commencer par cela. Honnêtement, j’ai commencé à m’entraîner avec un ballon de volleyball, parce que je n’avais pas de ballon de foot. J’ai même pratiqué sans chaussures parfois. Cependant, je maîtrisais déjà les compétences de base. Par la suite, en freestyle professionnel – oui, l’importance de la sélection de l’équipement est beaucoup plus élevée.
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Quelles doivent être les qualités d’une bonne chaussure de freestyle ? Y a-t-il des marques de chaussures spécialisées dans le monde du freestyle que vous recommanderiez aux débutants ?
Mélody Donchet : Chaque freestyler est libre d’utiliser une paire de chaussures dans laquelle il se sent le mieux. Personnellement, j’utilise la Puma Archive Lite depuis plus de 10 ans. Cette paire est idéale pour le freestyle car elle est très légère et très fine, ce qui permet d’avoir une bonne sensation de la balle. Mais le plus important, c’est la semelle plate pour nous permettre de faire des « stalls ». Le stall est un geste qui consiste à poser la balle sur la semelle dans n’importe quelle position.
Anton Pavlinov : Pour moi, l’important dans les chaussures de freestyle c’est le poids. Plus la paire est légère, mieux c’est. L’autre chose importante, ce sont les matériaux. C’est important car cela affecte l’adhérence, la traction des chaussures avec le ballon, ce qui est vital en freestyle. Par exemple, pour une balle synthétique, vous auriez également besoin – de préférence – de chaussures synthétiques. Si la balle est en textile – celles-ci existent également – vous auriez besoin que les chaussures aient également un dessus en textile. Le plus souvent, les freestylers utilisent des chaussures en cuir. J’ai moi-même beaucoup de chaussures de futsal en cuir pour le freestyle.
Le ballon utilisé pour votre sport est-il d’une importance considérable ? Quelles doivent être ses caractéristiques ?
Mélody Donchet : Bien sûr, le choix du ballon est très important, tout comme les chaussures. Les caractéristiques sont propres à chacun. Certains préfèrent la balle de foot, d’autres une balle spécialement dédiée au freestyle ou d’autres modèles. Pour ma part, j’utilise un ballon de football traditionnel mais haut de gamme. Il faut savoir que chaque modèle de ballon de football est vendu en minimum trois gammes différentes, il y a le 1er prix, le milieu de gamme (réplique) et le haut de gamme (official match ball) qui est celui qu’utilisent les freestylers professionnels et que vous retrouvez bien évidemment aux pieds des footballeurs pros. Les caractéristiques de ce ballon me plaisent car c’est un ballon avec une bonne matière, sans coutures et qui ne glisse pas contrairement aux « Replica »
Anton Pavlinov : Il existe des balles spéciales pour le freestyle. La première marque qui a commencé à les fabriquer est une société néerlandaise du footballeur Edgard Davids – Monto. Ils fabriquent des balles en denim, mais je ne dirais pas que c’est une nécessité. Pour être honnête, la plupart des freestylers ont un ballon de football ordinaire – un ballon professionnel adidas utilisé pendant la Coupe du Monde de la FIFA ou la Ligue des champions de l’UEFA. Ce sont les plus appréciés en raison de leur qualité et en raison de l’adhérence, de la traction. Ils sont souvent texturés, ce qui améliore l’adhérence.
Combien d’heures d’entraînement par jour faut-il pour atteindre le niveau d’une championne et d’un champion du Monde comme vous ?
Mélody Donchet : Personnellement, les cinq premières années, je m’entraînais au freestyle 5 à 8h par jour, 7 jours sur 7. Maintenant j’ai réduit mes entraînements à 3h de freestyle et 2h de fitness par jour, 6 jours sur 7. Et bien sûr, tout cela en fonction de mon temps libre, de la motivation, des blessures… Chaque freestyler s’entraîne et progresse différemment. Un freestyler peut très bien atteindre un niveau mondial en très peu de temps et d’entraînement et inversement, un autre peut mettre beaucoup plus de temps à progresser alors qu’il s’entraîne tous les jours. Il faut faire attention car le surentraînement n’est pas bon pour la santé, je suis passé par là et j’ai eu beaucoup de blessures. Ce n’est pas parce que vous vous entraînez 6h par jour, que vous allez forcément progresser. L’idéal, c’est de s’entraîner 1 à 2h par jour, 5 jours sur 7.
Anton Pavlinov : Encore une fois, tout cela est très «personnalisé», cela dépend de la façon dont vous apprenez des trucs, comprenez de nouvelles choses. Si nous prenons mon exemple, je suis devenu champion du monde en 2014. Je faisais déjà du freestyle depuis environ 5 ans. Me suis-je entraîné tous les jours? Absolument pas. J’ai essayé, c’est sûr, mais ce n’était certainement pas un entraînement quotidien complet. Mais j’ai eu un contact avec le ballon tous les jours. Même quand j’étais assis à la maison, à faire mes devoirs ou à faire d’autres choses, je me levais pendant les pauses, prenais mon ballon et faisais quelques éléments. Par exemple, je me mettais au le sol et faisais des tours à partir des éléments «assis», ou «wappers» – lorsque vous faites des tours avec votre cou, votre tête, vos épaules, etc..
« Le conseil le plus banal qui me vient à l’esprit: n’abandonnez jamais » Anton Pavlinov
Quel est l’endroit le plus insolite où vous avez pratiqué le freestyle ?
Mélody Donchet : Côté spectacle, j’ai fait des milliers de shows dans ma carrière donc je ne saurai pas vous dire. Côté privé, c’est la même chose, je ne me souviens pas vraiment à part dans le cockpit d’un avion, dans un train, dans une baignoire, le métro et pleins d’autres endroits. Ce qui est génial avec le freestyle, c’est qu’il se pratique n’importe où ! Vous avez juste besoin d’un ballon !
Anton Pavlinov : La première chose qui me vient à l’esprit est l’armée comme endroit le plus insolite. J’ai servi dans l’armée pendant un an, comme tout le monde en Russie . Les 6 mois suivants, j’étais en service au centre sportif, il était situé sur le terrain de notre base. Je m’entraînais là-bas presque tous les jours, je m’entraînais dans les vestiaires. Je dois dire que ce n’est pas l’endroit le plus confortable pour l’entraînement, car il y avait peu d’espace. Mais c’était suffisant pour m’aider à retrouver mon niveau initial, à acquérir les compétences que j’ai perdu au cours des six premiers mois. Je me suis même amélioré, je suis revenu de l’armée avec un niveau plus élevé que lorsque je suis arrivé là-bas.
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Pouvez-vous donner un conseil aux débutants en freestyle ?
Mélody Donchet : Passion, patience, persévérance, entraînement et envie sont pour moi, les mots clés de ce sport. Le freestyle, comme tout autre sport ou art, ne s’apprend pas en un jour. Ne jamais lâcher, s’entraîner régulièrement, se surpasser, avoir envie de progresser chaque jour Et bien sûr, regarder les tutos sur le YouTube de F4F pour qui sait, devenir champion du monde dans quelques années
Anton Pavlinov : Eh bien, le conseil le plus banal qui me vient à l’esprit: n’abandonnez jamais. En freestyle, c’est extrêmement important, car parfois pour faire un truc, il faut essayer 20, 30, 100 fois et ce ne serait pas suffisant. Parfois, vous devez le faire 500 fois. Vous finirez par faire l’affaire si vous essayez assez fort. Il est important d’être patient et de comprendre qu’à chaque essai, vous vous améliorez. Il est également important d’analyser vos actions. C’est ce dont vous avez besoin pour progresser. Si je pense à quelque chose de moins banal, je conseillerais d’étudier le freestyle. Il est important de regarder et d’analyser les vidéos, les performances des autres athlètes, l’intérêt de la chaussure pour avoir une compréhension plus large du freestyle afin de pouvoir créer quelque chose de nouveau unique à l’avenir.
Pourquoi participer au programme Football for Friendship ?
Mélody Donchet : Je participe au programme Football for Friendship car c’est une très grande opportunité pour moi de pouvoir donner des cours à des enfants du monde entier. J’ai pour habitude de donner des cours en « vrai » mais grâce à F4F, j’ai, pour la 1ère fois donnée des cours à la maison par caméra interposée. J’ai tout de suite accepté le challenge car j’aime le freestyle, j’aime mon travail et j’aime transmettre ma passion aux jeunes comme aux moins jeunes. Mon objectif est de faire évoluer la discipline par tous les moyens possibles, et F4F m’a donné l’opportunité de donner des cours même à des milliers de kilomètres de mon élève.
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