Footpack : Félicitations Jean-Luc, la marque Wizwedge est officiellement lancée …
Jean-Luc Guer : Oui. La décision a été prise après avoir été invité à présenter la marque Wizwedge au Ministère de l’Economie. Et c’est là qu’on s’est dit : « C’est le bon moment, le ministère de l’économie nous ouvre ses portes, Wizwedge va ouvrir les siennes ». Et le site e-commerce a démarré le 21 juin 2016.
F : Donc maintenant vous attaquez la phase commerciale ?
J-L G : Oui c’est exact. Notre bureau d’études était jusque-là dans une phase de recherches et de développement au niveau industriel avec le CTC et scientifique avec le LBA. Maintenant, il faut rendre accessible toutes ces années de travaux et montrer nos produits au grand public! On a profité de cette ½ finale à Marseille pour réunir les médias et nos ambassadeurs comme Benoît Cheyrou, Rod Fanni, Kassim Abdallah, Sandrine Bretigny, Caroline Pizzala …
F : F : Vous avez d’autres joueurs professionnels en vue ?
J-L G : Oui tout à fait, de nombreux footballeurs présentent de l’intérêt pour nos produits. D’ailleurs Wizwedge sera bientôt aux pieds d’autres grands joueurs professionnels européens.
F : Comment se fait la relation avec ses joueurs-là ? C’est la démonstration du produit ? Ils sont convaincus par les chaussures Wizwedge ?
J-L G : Oui, c’est le bouche-à-oreille. Mes travaux de recherche sur le chaussage du sportif ont démarré depuis le milieu des années 90. Des sportifs professionnels, j’en connais beaucoup. Je suis également depuis 2005 le podologue de l’OM. Notre approche avec les joueurs intéressés par nos chaussures évolue comme un véritable partenariat. Benoît Cheyrou, notre premier ambassadeur, convaincu par notre projet nous a d’ailleurs envoyé un petit message sympa de Toronto pour ce lancement.
F : Et comment est venu l’idée Wizwedge ? Le point de départ ?
J-L G : C’est une idée qui part d’un constat podologique. Au départ, grâce aux orthèses plantaires, j’ai essayé d’apporter aux chaussures ce qu’il aurait dû y avoir initialement, un bon équilibre global. Mais le chaussage est de plus en plus inapproprié face aux exigences de pratique et les pathologies fonctionnelles augmentent de plus en plus au niveau de la chaine musculaire postérieure … Mon objectif premier était donc d’avoir une chaussure la plus ergonomique possible. Après quelques prototypes artisanaux, je me suis entouré de spécialistes (des professionnels de santé et des chercheurs en biomécanique) pour optimiser le chaussage. D’une idée, cela est devenu un projet. Une idée reste une idée quand on est seul. Un projet pour une start-up c’est une façon d’exister. L’existence même du projet je la dois à toutes les personnes et partenaires avec lesquels je travaille au quotidien.
F : Maintenant, la chaussure est sortie. Cela représente l’aboutissement d’une réflexion de quelques années. C’est quoi la suite désormais ?
J-L G : On a effectué également des travaux de recherche sur le chaussage de running. On a bien avancé et on a des résultats qui sont très intéressants. On a d’ailleurs reçu le prix Inosport de la meilleure innovation française Sport et Santé cette année. On avance simplement en privilégiant toujours des produits de qualité.
F : Du coup l’idée est d’aller exploiter votre technologie sur des activités plutôt transverses que de se déployer dans le football ?
J-L G : Effectivement notre bureau d’études a beaucoup d’autres sports en tête mais la priorité aujourd’hui reste le football.
F : Donc on devrait voir d’autres modèles à venir chez Wizwedge ?
J-L G : Pour le moment, nous avons l’Elite One qui sera notre produit de référence. C’est un peu la Copa Mundial des temps modernes. Au niveau des revêtements, on travaille avec les mêmes produits en cuir pleine fleur que ceux des sneakers Dolce et Gabbana. On privilégie la qualité et la sobriété pour ne pas banaliser notre technologie. On a aujourd’hui des modèles sobres noir et blanc pour le lancement avec la Wedgebox dorée pour identifier facilement notre concept. Bien sur d’autres modèles sont à l’étude et seront bientôt disponibles.
F : Et quel est le poids de ce modèle Elite One ?
J-L G : On est à 260 grammes environ. Le poids est un sujet très intéressant, car en fait une paire de chaussure de sport est défavorable lorsqu’elle dépasse 1% du poids du corps du sportif. Il y a un engouement pour la légèreté au détriment du côté sécuritaire.
F : C’est justement une tendance le « Superlight » comme Puma et adidas ? Qu’en pensez-vous ?
J-L G : Au niveau scientifique, on sait que le poids de la paire chaussure ne doit pas dépasser 1% du poids du corps pour ne pas être défavorable. Pour un joueur qui fait 70kg, le poids maximal de la chaussure doit être de 350 grammes à chaque pied or on ne trouve pas de modèles à 350 grammes !
F : Donc c’est un mauvais argument le poids d’une chaussure de foot ?
J-L G : Il vaut mieux privilégier les côtés sécuritaires comme l’amorti et la stabilité. En plus, la légèreté n’apporte rien dans le fonctionnel. Vous avez vu comment les joueurs glissent à l’Euro 2016 (NDLR : de nombreux joueurs ont glissé durant le mois de compétition en France), les chaussures se tordent, les crampons ne sont pas adaptés, …
F : Et vous pensez des chaussures de foot montantes ?
J-L G : On a étudié des centaines de chaussures de foot. On s’est rendu compte quand on donnait trop d’informations qui s’écartaient un peu du pied, on perdait sur la qualité de la proprioceptivité du pied lui-même. Aujourd’hui dans le basket et tous les autres sports, les fabricants diminuent la hauteur de la tige des chaussures. Au foot, certains tentent l’inverse !!!
F : Et votre avis sur les chaussures de foot sans lacets ?
J-L G : Le laçage est important. Que vous jouiez en plein été à 30°C ou en automne à 15°C, vous ne faites pas le même laçage sur le pied. Le pied n’a pas le même volume. En hiver, vous sanglez un peu mieux pour maintenir correctement le pied. Les joueurs sont amateurs d’un chaussage qui sangle parfaitement le pied. Si vous avez une chaussure de foot sans lacets, on risque d’être moins précis.
F : Quel sera votre cible chez Wizwedge ? Est-ce que les joueurs déjà blessés sont plus susceptibles de porter vos chaussures ?
J-L G : Les chaussures sont profitables pour chacun tant pour faire de la prévention que pour accompagner un joueur dans un programme de réathlétisation. Il y a vraiment que du bénéfice et aucune contre-indication. C’est le principe de notre concept breveté la Wedgebox (loge technologique située à l’arrière de la chaussure et qui offre un différentiel de hauteur entre le talon et l’avant du pied), qui permet de limiter considérablement les blessures sur l’ensemble de la chaine musculaire postérieure. Ce concept vise également à réduire la nocivité vibratoire et restituer l’énergie. Ce qui est impossible avec n’importe quel autre produit. Avec la Wedgebox, vous avez à la fois l’amorti et le renvoi. Pour être adapté à chacun nous avons sélectionné les 9 meilleurs wedges parmi 8 millions de possibilités étudiées.
Le choix du wedge se fait tout simplement par rapport au poids du sportif, il y a 3 types de wedges (amorti, medium et dynamique).
F : Comment se fixe le Wedge dans la chaussure ?
J-L G : C’est très simple, le wedge se loge dans un espace dédié dans la chaussure, la Wedgebox. Le wedge se place simplement sous la semelle de propreté au niveau du talon et ça ne bouge pas, grâce à sa géométrie étudiée. Au niveau de la chaussure, tout a été véritablement étudié avec soin.
Merci à Jean-Luc Guer pour le temps passé pour répondre à nos questions. Après de nombreuses années de recherches, Wizwedge arrive enfin à l’étape de commercialisation. Si la distribution n’est pas encore évoquée en interne, vous pouvez retrouver l’Elite One sur la boutique en ligne Wizwedge ainsi que les différents Wedges. Footpack aura l’occasion de revenir dans les prochaines semaines sur cette chaussure qui créée la différence par rapports aux autres marques.
Crédit photos : Karine Villalonga / Wizwedge
1 commentaire
Bgej
Publié le 23 juillet 2016 à 15 h 41 min
Asics a lancé le concept du différentiel de hauteur entre le talon et l’avant du pied en 2007 avec le HG10mm avec la gamme Lethal et la première Lethal Tigreor, puis sur les autres modèles, même sur une version de la Testimonial.
Mais même si la technologie est toujours présente aujourd’hui, à part Di Natale (et C. Diabate avant qu’il ne change pour Nike puis Adidas), les joueurs Asics depuis 2007 (De Ceglie, Bonaventura, Grosso, Yepes, Giaccherini…) ont tous préféré la Tigreor de 2004-2006, qui existe d’ailleurs toujours dans certains pays, ou les Testimonial classique, sans le HG10mm.
J’ai la Tigreor 2004 et la Lethal Tigreor 1 et je préfère la 2004.
J’espère que WizWedge arrivera à imposer sa technologie qui, j’ai l’impression apporte plus que ça.